Les souvenirs reprennent vie ( RP ouvert )

«Je te maudis. N’oublie point, quand le châtiment tombera sur toi, telle la colère de Crom. Tu comprendras, que parfois, il y a bien plus en jeu que sa propre vie en partant pour la guerre. N’oublie point, que par ta lâcheté nous avons dû affronter tourments et souffrances pendant de longues années. N’oublie point, que jamais je ne trouverai le sommeil et la paix avant de t’avoir éliminé. Je tomberai sur toi, telles les serres acérées de l’aigle. N’oublie point…»

Venceslas.

Prologue

L’aube, la forêt semblait se réveiller lentement, sous quelques goutes de pluies. Les oiseaux entamèrent leurs chants mélodieux, tandis que bon nombre d’insectes firent leurs apparitions sur la vaste végétation des forêts du Westermarck. Tout était calme et reposant quand soudain, de violents fracas de fer s’entrent croisant avec violence raisonnaient au milieu des arbres.
Brattack fit jouer sa longue épée dans tous les sens avec une dextérité à toutes épreuves, tandis que son regard évaluait l’assassin encapuchonné devant lui, dagues en mains, et en position pour le combat. Les deux combattants ne bougèrent plus. Ils se fixèrent l’un l’autre, attendant tout deux le bon moment pour faire mordre la chaire de leurs lames.

- Cela fait un sacré bout de temps que je te cherche, Renard gris. S’exclama l’assassin, d’une voix jeune, mais d’un ton haineux.

- Tiens donc ? Pourquoi me chercher pour me tuer ? Désires-tu mourir si vite ? Répondit Brattack d’un ton provocateur.

Fou de rage, l’assassin fonça vers Brattack, empoignant de toutes ses forces les pommeaux de ses longues dagues aiguisées. Il fit un bond avec une grâce féline, en brandissant ses dagues en direction de Brattack qui ne bougeait pas un pouce devant son assaillant enragé.
Soudain ! Brattack laissa tomber son épée est empoigna avec rapidité et force les poignets de l’attaquant. Sa taille était si imposante à coté de celle de l’assassin que les pieds de l’attaquant gesticulaient de panique dans le vide.

- Est-ce tout ? Dit Brattack tout en serrant de plus en plus fort les poignets de son adversaire, qui sous la douleur, laissa tomber au sol ses armes tout en grimaçant.

Brattack projeta l’assassin à plusieurs mètres de lui. Celui-ci tomba dans la boue, de tout son poids et avec violence. L’assassin releva d’un coup la tête, laissant son capuchon sombre tomber et dévoilant son visage. L’homme portait une longue chevelure blonde, tombant dans son dos sous la forme d’une longue tresse. Son regard était azur et perçant. Il était porteur d’une marque étrange dans le cou, comme si il fut marqué au fer rougeoyant et ardent, une tête de renard. Quand Brattack vit la marque, il fit de gros yeux ronds comme si des souvenirs lui traversèrent l’esprit comme une onde de choc lui faisant trembler les os et bouillir le sang.

Pendant le trouble, un guerrier picte camouflé dans des feuillages profita de l'occasion. Et sauta sur le dos de Brattack. Plantant dans son cou, des dents limées en pointes d'un aspect térrifiant. Brattack se dégagea en se laissant tomber de tout son poids en arrière, la boîte crânienne du picte heurta, par mal chance, un rocher. Ce qui le tua sur le coup. Brattack se releva en une fraction de seconde pour se retrouva face a face avec plusieurs guerriers pictes en position de combat, tandis que l’assassin blond, lui, avait disparut.

Pendant ce temps au camp des pionniers.

Le combat fut des plus sanglants, les pics des pictes perforaient avec violence et cruauté la chaire de Brattack à nombreuses reprises. Ce qui ne l'arrêta pourtant pas. La lame du cimmérien fit voler les têtes pictes une par une. Les décrochant des épaules des assaillants sanguinaires. Tout en éventrant ses ennemis de ripostes placées a la perfection.

Le combat était terminé. Brattack en sorti victorieux, mais non sans peine. Le grand barbare tomba genoux au sol. Ce sol qui n'était plus que mélange immonde de boue et de tripes sanguinolente. Brattack leva les yeux aux ciel, fixant le soleil tout en laissant sortirent de ses lèvres, les échos d'essoufflements. Il se mit à sourire, puis rire. Encore une fois il sorti vivant d'une situation des plus regrettables. Il semblait pas que Brattack courait après les ennuis mais bel et bien l'inverse.

Il baissa son regard sur ses blessures. Un de ses bras et son torse était recouvert de sang. Soudain, Brattack percevait un souffle derrière lui. Un souffle pas très rassurant qui plus est. Le silence complet se mit à apparaitre. Plus rien ne se laissait entendre, les chants des oiseaux, la brise légère balayant le sommet des arbres, le hurlements des animaux sauvage. La nature elle même sembla s'arrêter elle même pour ajouter un soupçon de suspens. Si ce n'est le souffle menaçant, lui, il était toujours.

Brattack approcha lentement la main sur la garde son épée, puis il se retourna brusquement plantant son épée dans la source des souffles en question. Brattack leva le regard vers le visage de la personne qui était dans son dos avant d'ouvrir de grands yeux ronds et pousser un énorme cris de détresse qui pouvait se faire largement entendre du camp des pionniers. Devant lui se trouvait un petit garçon, haut comme trois pommes, tenant au dessus de sa tête une matraque de bois primitive, et l'épée de Brattack plantée dans son ventre.

Ghyl passait telle une ombre d'arbre en arbre, une silhouette furtive féline errait sans cesse dans son sillage veillant sur lui comme un ange protecteur.
Un léger sourire effleura ses lévres alors que de temps en temps il percevait Anheg à la limite de son regard.
Accompagné du puma Ghyl apprenait de mieux en mieux à faire corps avec la forêt environnante qui commençait à devenir un environnement plus que familier.

Soudain la faune ambiante fit silence, présageant d'un évenement peu coutumier alors que résonnait à ses oreilles le bruit peu lointain d'un combat. Ghyl se figea ses sens affutés guettaient le danger autour de lui mais le calme d'Anheg lui confirmait que rien alentour ne pouvait lui porter tort. Reprenant sa marche silencieuse il se dirigea vers l'origine du lieu de l'affrontement tout en veillant à ne pas se laisser surprendre.

Nul danger ne le surpris pendant son parcours et c'est rapidement qu'il arriva au terme de son trajet.

Le spectacle qu'il surpris lui remplit le coeur de tristesse, au milieu de corps pictes jonchant le sol se trouvait le corps agenouillé de Brattack tête basse tenant dans ses bras le corps éventré d'un enfant.

Faisant geste à Anheg de rester sur place d'un geste silencieux, il se rapprocha du puissant guerrier cimmerien faisant exprés de marcher sur une brindille sêche pour le prévenir de son arrivée.

- Brattack ? Vous n'avez pas vu Brattack ?

Zenzila traversa le minuscule village en questionnant ceux qu'elle voyait. Fearghal, une cognée à la main, était en train de couper des bûches. Il s'interrompit dans sa tâche et s'appuya sur le lourd outil avant de faire signe à la belle.

- Oh, Zenzila ! Pourquoi donc cette agitation ?

A quelques pas du puissant cimmérien Ghyl s'accroupit doucement et souffla dans l'air,

-"Brattack.....Brattack......Reprends toi mon ami".

Son regard parcourut les alentours, notant les corps et leur position, revivant en esprit le rude combat qui avait dû avoir lieu ici comme les témoignait les corps gisants. Son regard d'argent s' attarda sur la matraque de bois pendouillant encore de la main sans vie du petit picte.

Ghyl comprenait la tristesse de Brattack, lui même detestait apporter la mort aux enfants mais les pictes étaient élevés pour tuer et nul doute que l'enfant, si il l'avait pu, n'aurait pas hésité à fracasser le crâne de son camarade.

-"Tu n'y es pour rien mon ami, ton instinct a agit et bien agit. Cet enfant t'aurai tué si il l'avait pu, ton corps a compris avant ton esprit qu'il y avait là un danger. Ne t'afflige pas."

Faisant silence, il attendit, prêt à veiller sur son camarade.

Eïnhelyn arriva sur les lieux juste aprés ghyl. La vision du carnage lui amena le coeur au bord des lèvres.

-"Mais...C'est une boucherie....

Vite emporté par le vent, son murmure fût à peine audible. Le jeune homme blond se rapprocha de Brattack. Le barbare prostré ne semblait plus vouloir bouger.

-"Si..Hmm...Si tu avait pris le temps de..réfléchir..Tu serais peut être mort...Te..Lamenter ne sert à rien "

Il essayait visiblement de paraître sympathique et de réconforter le barbare, la vue du sang lui donnant tout sauf l'air convaiquant. Il déglutit avec difficulté, restant stoïque au possible.

Brattack n'écouta que trop peu les deux arrivants, son visage était dur et emplit de haine. Il se releva le corps de l'enfant picte dans ses bras.

-Peut être bien, cet enfant n'était rien d'autre qu'une jeune âme qui aurait pût vivre l'extraordinaire. Encore une fois, nous avons la preuve qu'il y a bien plus a perdre que nos propres vies lors des guerres...-

Brattack baissa le regard vers le tas de corps et d'entrailles, puis ajouta.

-Rentrons, dès demain les corps ne seront plus que déjections de créatures sauvages.-

Brattack déposa le cadavre de l'enfant picte sur le sol avant de passer ses doigts sur son regard, pour fermer les paupières de celui-ci. Puis il tourna les talons se dirigeant vers le camp, marchant tant bien que mal. Le sang coulant de ses blessures.

Trois jours plus tard, les premiers rayons du soleil caressaient les visages, encore somnolant des pionniers, tout juste réveillés. Au centre du camp, sur la grande table. Se trouva Brattack, debout sur cette table, entouré de nombreux pionniers écoutant ses histoires, aventures et autres combats sanglant, qui fit de Brattack par réputation un guerrier plus digne d'un boucher découpant ses victimes sans se poser la moindres questions, qu'un conquérant cimmérien.

Les hommes le regardèrent avec une certaine admiration et un tant soit peu de fierté, leurs regards figés sur Brattack étaient pleins d'admiration et de courage. Il semblait bien que Brattack avait ce don, celui de redonner par les mots et son francs parler. Courage et force aux autres. Les qualités d'un conquérant né sur le champs de batailles.

Un homme encapuchonné fit son apparition dans la foule autour de Brattack. Ne laissant dépasser de sa capuche que deux longues mèches blondes tombant sur son torse. Son torse recouvert d'une épaisse armure de cuir recouverte de tache de sang coagulées. L'homme encapuchonné s'avança rapidement avec aisance vers Brattack, bousculant un par un les pionniers qui l'écoutèrent sur son passage. Arrivé à quelques mètres de la table, l'homme dégaina une dague et sauta tel un loup enragé et affamé en direction de Brattack. Les pionniers eurent à peine le temps de dégainer leurs armes, qu'un violent coup de pieds, percuta l'assassin et l'envoya mordre le sol avec violence et fracas.

-Encore toi ?!- Cria Brattack tout en dégainant son épée dévastatrice.

Au contraire des autres, Eïnhelyn semblait, comme à son habitude, perdu dans ses pensées, allongé sur une hauteur. Soudain

-Encore toi ?!-

Le crie de Brattack fit sursauter le jeune homme qui manqua tomber au bas. C'est alors qu'il vit l'épée du barbare, et son assaillant, qui se relevait, prét à refondre sur lui. D'un geste vif, il prit sa dague et l'envoya. Le petit éclair d'argent alla se ficher dans le genoux de l'homme. Restant la haut, il s'accroupit, regardant la scène avec interêt.

L'homme qui l'avait bousculé avait sorti une dague et bondissait vers Brattack quand celui-ci le cueillit d'un coup de pied. L'inconnu se releva, prêt à retenter une attaque quand deux choses se produisirent quasi au même moment.

Une autre dague franchit les airs par delà la foule des Pionniers et vint se planter dans la jambe de l'agresseur, tandis que celui-ci se sentit soudain empoigné par son col et soulevé proprement dans les airs et maintenu ainsi, ses pieds ne touchant plus le sol. Tournoyant sous l'effet de la torsion imprimée à son vêtement, et qui commençait à l'étouffer, il rencontra le visage d'un jeune homme aux cheveux noirs qui ne semblait pas avoir envie de rire. Ses yeux bleus flamboyaient de colère.

- Par Crom ! gronda Fearghal. "Que signifie cela ?"

Son visage était empourpré et les veines de son front saillaient. Ses amis savaient combien terribles étaient les colères du puissant Fearghal. Si l'inconnu ne trouvait pas rapidement à s'expliquer et à se justifier, il connaitrait assurément une fin toute proche et brutale.