l'homme silencieux

Sturm n’avait guère fait de bruit par sa venue. Depuis quelques jours déjà, il passait le plus clair de son temps à réfléchir, écoutant les murmures du vent et observant la dynamique des gens qui l entouraient. Dans son cœur, le doute de savoir vivre parmi une société. Sa dernière expérience l’avait conduit a la galère. Où sa prochaine erreur le conduirait elle?

L'automne avait débuté, une saison propice pour la chasse, car les animaux faisaient leurs dernières provisions pour l'hiver qui s'annonçait. La nature se parait d'un manteau doré.

L'homme se déplaçait en silence, redoublant d'attention. Des bruits tout à fait reconnaissables au sein de cette forêt étaient parvenus à ses oreilles : des coups secs et réguliers d'une hache contre un tronc. Soudain, les coups cessèrent, mais un grand craquement retentit. Un arbre majestueux s'effondrait droit vers le nouvel arrivant. S'il ne s'écartait pas aussitôt de la trajectoire, il allait être écrasé sous la masse implacable de l'arbre.

Le jeune Cimmérien s’accordait quelques moments à l’ écart. L’observation de tous ces gens et de leurs façons de vivre en communauté remettait en cause quelques-uns des principes qui le suivaient depuis déjà bien longtemps.

Le bruit d’une hache frappant le bois d’un arbre le réveillait quelques instants à ses pensées. Puis il n’y prêtait plus attention, après tout en cette période de construction il n’était pas rare d’entendre semblable bruit de longue heure durant la journée.

Quand, le craquement sonore du bois envahi les oreilles de Strum il était déjà trop tard. Levant les yeux vers les cieux, il vit la masse implacable de l’arbre fondre sur lui. Se propulsant sur ses jambes il se jeta sur le côté au moment même ou l’arbre frappa le sol, le corps du cimmérien disparaissant sous les branches d’épines dans un hurlement de douleur, sous celles-ci le jeune homme se débattait comme un diable, alors que quelques personnes ameutées par le cri approchaient.

Un hurlement de douleur jaillit de la forêt où Fearghal s'était dirigé un peu plus tôt en compagnie de sa lourde hache étant bien décidé à montrer aux arbres qui était le plus fort.

Ayant à peine perçu le hurlement Ghyl bondit comme une flêche dans la futaie lançant un petit sifflement bref pour appeller Anheg à ses cotés et ce fut deux silhouettes félines qui plongérent dans la forêt.

Le lourd tronc s'effondra après un craquement assourdissant. Cela faisait quelques temps que Fearghal avait repéré ce tronc pour sa forme particulière; en effet, il présentait un renflement en son milieu. Voilà qui ferait un bon canoë.

L'arbre s'abattit dans un grand fracas de branches brisées, mais soudain un cri parvint aux oreilles du bûcheron. Celui-ci se figea, surpris. Qui diable cela pouvait-il être. Il avait fait le tour du périmètre avant de se mettre à l'ouvrage, et était certain que personne dans le camp n'était venu par là.

Il vit soudain Ghyl se précipiter, accompagné de son puma, Anheg.

- Ghyl, prend garde, c'est sûrement un Picte !

Sous les branches qui le masquaient en sa presque intégralité le jeune guerrier se débattait. Tout autour de lui, celles ci craquaient. Des piques de douleur lui traversaient le corps.

Dans un mouvement qui pour lui fut des plus longs, il parvint à se saisir de sa hache d’armes qu’il avait achetée au forgeron à son arrivée. Frappant sous les branches il parvint a saisir par le dessous de sa hache une racine.

L'effort fut intense, la douleur devenait de plus en plus fulgurante, mais il ne pouvait rester ainsi et attendre qui viendrait le sortir de là-dessous alors qu’il s’était éloigné du camp et il avait poussé un cri! Quel idiot ! Autant allumer un grand feu pour signaler sa présence aux pictes….

C’est le visage couvert de sang du à des lacérations sur le front qu’il parvint a se hisser au sol avec sa hache de dessous les branches. Une de celles ci, brisée, lui passait de part en part de la cuisse gauche.

À demi-aveuglé par le sang qui lui coulait dans les yeux, le cimmérien aperçut des ennemis autour de lui, au moins trois, des pictes à n’en point douter

-Ah chien de Picte! Vous pas m’avoir vivant par Crom! , dit-il en brandissant sa hache dans une posture loin de lui assurer un semblant de dignité. Tenant à peine sur ses jambes, il tournait en cercle défiant ses ennemies d’approcher. Dans un ultime mouvement circulaire, il tomba face contre terre.

Au cri d'alerte de Fearghal ,Ghyl fit jaillir ses haches prêt à faire face à tout adversaire qui se présenterai à lui.

Anheg se faufilait déja furtivement dans la forêt environnante véritable arrière garde qui empecherait tout ennemi de le prendre à revers.

-Ah chien de Picte! Vous pas m’avoir vivant par Crom! rugit une voix féroce dans l'air.

Le lourd accent qui l'accompagnait sonnait familiérement à ses oreilles, c'était un accent cimmérien qui rappelait à sa mémoire le début de son apprentissage dans la langue aquilonienne.

-"Par Crom",rugit en retour Ghyl espérant que son adversaire saurait ainsi à qui il avait à faire.

Le jeune cimmérien était au sol les pupilles dilatées à la limite de la conscience,
-Crom ! dit-il en laissant choir sa hache et en tendant la main vers la silhouette. Mais, à peine avait-il tendu la main qu’il tombant dans l’inconstance.

- " Écartez-vous mes amis. Fearghal, Ghyl retournez-le que je puisse lui administrer une potion pour apaiser ses souffrances. "

Zenzila qui cueillait les baies et ramassait les herbes nécessaires pour la confection de ses potions avait entendu les cris
venant de l'endroit où ses amis abattaient quelques arbres pour construire des cabanes pour les derniers arrivants.

- " Et bien, il est mal en point, tiens bois frère cimmérien."

Ghyl aida Fearghal à porter l'individu sur ces épaules.

- " Amenons-le au village, il a besoin de repos et de soins.
Il sera bien temps là-bas pour l'interroger sur sa présence dans nos forêts."

Le Cimmérien était dans un triste état cela était un contât. Le sang couvrait son corps par les nombreuses blessures infligées par son implacable adversaire que fut l’arbre. Le chemin vers le camp ne fut pour lui qu’une succession d’états conscients et inconscients.
De ses lèvres ne sortaient guère plus que des gémissements bien que de toute évidence il essayait de communiqué.

- …tiens bois frère cimmérien."

Les quelques mots lui reviennent a l’esprit quand les avait ’-il entendu il n’en avait souvenir, la voix a nouveau vient a ses oreilles, mais, il ne comprenait le sens des paroles décident a cet instant de remettre ça vie entre les mains de ses gens et de cette femme a la voix si agréable et se laissant tombé dans un sommeil sans rêves.

Depuis une semaine il était immobilisé, il avait été soigné au mieux. Ces gens qu’il connaissait à peine lui avaient porté assistance sans rien demander en retour, du moins pour l’instant.

-Tu peux essayer de marcher quand tu seras prêt, lui avait ton dit.

Sa jambe gauche avait été soignée et bandée. Les potions qu’on lui avait fait avaler avaient agies. Se levant doucement sur ses jambes il parvint a marcher sens trop de mal. Passant sa main sur son visage il en remarqua sa barbe qui depuis une semaine n’avait pas été taillée. Il s’y affaira donc.

On voulait lui parler, très certainement. Du moins c’est-ce qu’il avait compris.
C’est d’un pas lent qui ouvrit les pans de la tente et fut accueilli par le soleil qui vint lui baigner le visage et le corps. La journée s’annonçait agréable. Ses pas le menant vers le capitaine Fearghal.

-Frère du nord, moi être Strum vous avez sauvé ma vie dans la forêt alors que vous auriez pu laisser Strum sous l’arbre moi avoir dette alors moi resté ici si vous me permettre et moi aidé vous.

- Strum, c'est donc ainsi que tu t'appelles ? dit le géant.

Grand il l'était assurément, avec sa taille atteignant les deux mètres. Ses longues jambes enserrées de son éternel pantalon de cuir, il était torse nu, les muscles jouant librement sous son torse bosselé. Une grande cicatrice, vestige de quelque bataille, y traçait un trait vertical. Une grande épée d'or argenté pendait dans son dos.

Comme tout bon Cimmérien, il avait les cheveux noirs et les yeux clairs. Ceux-ci brillaient d'un feu bleuté comme un ciel d'été, comme il regardait le convalescent.

- Mais pourquoi parles-tu donc ainsi, on croirait entendre un Picte ?

Strum regard son frère cimmérien et lui répondit dans un cimmérien plus agréable a l’oreille.

-Frère je ne connais que peu la langue qu’on utilise dans cette partie du monde, mais je peu parler le Cimmérien avec toi et cela me réjouit, accepte-tu mon offre frère me permet tu de resté parmi vous et de mettre ma hache et mon épée a votre service en remerciement de votre aide?

- Tu n'as pas à nous remercier, Strum, répondit Fearghal en Cimmérien. N'importe qui en aurait fait autant, pour te tirer de là, je veux dire. Car pour ce qui était de s'y trouver... On peut dire que tu tombes de malchance. Les seuls blancs à des lieues à la ronde et tu te retrouves sous mon arbre quand j'abats celui-ci ! Mais dis-moi, que fait un Cimmérien comme toi dans cette forêt ?

Ghyl sortit du fleuve et s'ébroua faisant jaillir les gouttes d'eau de sa chevelure.

Sortant rapidement il se dirigea vers les deux silhouettes qui étaient ensemble au soritr d'une des tente.
Il avait reconnu la haute carrure de fearghal et celle de leur nouvel invité.

Récupérant au passage ses haches posées sur la berge il se hata de rejoindre les deux personnes pour prendre part à leur conversation.

Le soleil comme témoin, les deux cimmériens se tenant face à face, Fearghal du haut de ses deux mètres surpassait d’une tête le jeune cimmérien bien que celui si semblait tout aussi travaillé dans le muscle que le capitaine. C’est avec des mots mesurés qu’il commença à parler.

- Mon nom est Strum comme je te les déjà révélé dans le dialecte de ma tribu cela ce traduisait par Orage. Je suis né durant un puissant orage et l’on disait que mes cris faisaient ombrage a la foudre qui frappait, sur ces paroles le Cimmérien semblait sourire en se remémorant ce souvenir.

- Je vais t’épargner ma jeunesse, car elle est longue et mouvementée, le jeune cimmérien frappa son menton finement rasé.
-Depuis un peu plus de cinq années je m’étais engagé dans un groupe de mercenaires qui travaillait en bordure de la frontière de Cimmeria et D'Aquilonie. Cela a fut ma seule expérience dans un semblant de société et comme tu peux t’en douter cela n’était franchement pas représentatif d’une véritable société. Malgré tout j’avais un fort sentiment d’appartenance envers eux …
Malgré la présence de Ghyl, le cimmérien poursuivit

- Quand je suis arrivé ici et que j’ai vu la manière d’agir de toutes ces personnes j’ai trouvé cela étrange: aucun commandement, aucun ordre, des gens qui vaquent a ce que bon leur semble…
J’ai hésité a m’approcher, de discuter, mais une crainte me retenait: ma dernière tentative en ce sens m’avait conduit sur une galère Aquerienne alors, je me suis retenu et je continuai a observer et a réfléchir sur la manière de me joindre a vous.

Le cimmérien ajouta en dernier lieu.
- Voila mon histoire frère, tu connais ma situation je te fais promesse de faire de mon mieux pour m’adapter si tu acceptes ma présence parmi les tiens, si tel n’est pas le cas laisse moi simplement quelques jours pour me remettre entièrement et je repartirai me tailler une place dans ce monde…

Muet, Strum attendait le jugement du capitaine sur son cas

Le géant haussa les épaules.

- Pourquoi n'accepterais-je ta présence ? Tu es libre, Sturhm. Libre de rester aussi bien que de repartir. Mais si tu es venu jusqu'ici dans le but de nous rejoindre, je ne te comprendrais pas si tu partais ainsi. Sache toutefois une chose : malgré ce que tu crois, nous obéissons à un commandement, des lois, que nous respectons. Seulement, s'il ne se trouve pas de soldat pour les faire respecter, c'est que nous n'avons pas besoin d'eux. Ce n'est pas l'uniforme qui fait l'autorité chez nous, tu l'apprendras vite.