Les Pionniers du Westermarck
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Les Pionniers du Westermarck

Guilde RP dans le monde Hyborien de Conan le Barbare imaginé par Robert E. Howard
 
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 Naissance dans le Froid

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Ghyl
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MessageSujet: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeLun 28 Jan - 11:20

La femme halète de douleur, la souffrance la transperce tel de violents coups de poignards dans le ventre. Voila 12heures déjà qu’elle est en travail et la libération tant attendue se fait attendre. La Vieille Femme l’avait pourtant prévenu après la naissance de sa fille Yllycia :

-« Ce doit être ton premier et dernier enfant, ta matrice ne supportera pas un nouveau enfantement, tu risquerais la mort pour toi et l’enfant a venir. »

Mais Ronan désirait tant un garçon. Il lui avait dis que non qu’il était heureux avec elle et Yllicia, pourtant son regard ne la trompait pas lorsqu’il se portait sur les pères accompagnés de leur fils sur la place du marché au village.

Et ainsi par amour pour lui, elle, Marra allait risquer sa vie pour donner à son homme le plus grand bonheur.

L’air affligé et exaspéré de la Vieille Femme, la Sorcière comme disaient certains, ne l’avait pas fait reculer lorsqu’elle lui avait appris la nouvelle et celle-ci voyant sa détermination n’avait pu que plier, lui promettant seulement d’être présente lors du jour fatidique afin de pouvoir l’aider au mieux pour la délivrance grâce a ses herbes, décoctions et surtout sa grande expérience née de la connaissance de la nature féminine.

Aaaahhh la joie de Ronan lorsqu’elle lui avait appris la nouvelle, cachant encore les anciennes paroles de la Vieille Femme qu’elle ne lui avait jamais révélé.

Ronan, toujours tendre et attentionné mais qui à cette nouvelle s’était transformé ,devenant le bonheur incarné toujours à ses soins, s’occupant encore plus d’Yllycia comme pour se faire pardonner à l’avance de toute la future attention qu’il porterait à son fils. Marra n’avait pas oser évoquer le fait que ce put être une fille tant il était heureux.

Et le jour fatidique arrivait enfin. La Vieille Femme était arrivé peu avant le début des contractions comme averti par quelque mystérieux instinct. Sa besace pleine de pots et sachets posé à la tête du lit la Vieille Femme y piochant herbes et cataplasmes pour l’aider, la soulager.
Marra entendait Ronan à travers le mince drap tendu a travers la pièce pour préserver aux femmes un peu d’intimité. La silhouette de Ronan apparaissait en ombre chinoise éclairée par le feu vif celui-ci faisait les cent pas, sa démarche rapide et nerveuse trahissait sa nervosité et son impuissance face à ce qu affrontait Marra, marmonnant qu’il avait fait une erreur, qu’elle ne méritait pas pareille souffrance.

Heureusement Yllycia avait été amenée chez des voisins lorsque la Vieille Femme avait vu que le travail s’annonçait difficile. Depuis Ronan ne cessait pas de marcher semblable à un sanglier hargneux, émettant de temps à autre un grognement lorsque les cris de souffrance de Marra lui transperçait les oreilles.

La Vieille Femme lui chuchotait dans l’oreille des paroles apaisantes, continuellement, la plongeant dans une sorte de torpeur quand soudain.

-« Oui c’est bien ma fille, le voila qui arrive, pousse encore…..une dernière fois »

Dans un ultime effort qui sembla la déchirer en deux elle jeta toutes ces forces dans la contraction qui devait la libérer. Elle sentit son corps expulser l’enfant qui fut immédiatement reçu par les mains expertes de la Vieille Femme.

Le sentiment de libération apporté par cet effort après tant d’heures de souffrances était extatique, son organisme semblable à un navire qui après avoir affronter la tempête se repose enfin dans une mer calme. Sa joie était sans commune mesure et lorsque son regard se porta sur la Vieille Femme elle se sentit foudroyée par la tristesse qui se lisait dans son regard.

-« NON, cria-t elle », comprenant de suite que quelque chose n’allait pas.

Ronan accourut au cri de Marra, écartant d’un bras puissant le fragile drap qui s’envola telle une plume prise dans la tempête. Son regard se porta instantanément sur la Vieille Femme et sur le pauvre petit corps emmailloté dans une couverture. Tout ce qu’il pouvait en voir était la petite tête fripée d’où émergeait un petit toupet de cheveux noirs mais ce qui le frappa fut ce qui lui sembla être un serpent de chair enserré autour du maigre cou d’une couleur violacée. Le cordon source de vie pendant neuf n’était plus maintenant que cause de mort.

Ronan sentit ses jambes trembler et pour lutter contre cet état de faiblesse se précipita au chevet de Marra celle-ci les yeux fixés sur celle qui aurait été sa fille.
A cet instant la Vieille Femme se repencha sur le corps meurtri de Marra et avec délicatesse retira un deuxième petit corps de la matrice de Marra.

-« Deux », souffla-t-elle.

Le deuxième maigre corps reposait entre ses mains noueuses, un léger souffle de vie animant ses poumons, souffle de plus en plus lent qui laissait présager une deuxième perte.

-« Ronan », cria-t-elle sortant celui-ci de son état d’hébétude. « Cours chercher de la neige dans un récipient et revient au plus vite »

Obéissant sans discuter Ronan se précipita à l’extérieur ramenant dans un grand seau quantité de neige gelée. La Vielle femme prit le petit corps agonisant et creusant rapidement la neige y glissa le corps de l’enfant qui en réaction au froid intense se mit à hurler dégageant ainsi ses poumons encombrés d’humeurs.
Satisfaite la vieille Femme ressortit le corps transi et le posa sur une chaude pelisse avant de le blottir contre sa mère.

Malgré la perte de l’un des jumeaux Marra et Ronan resplendissait de joie regardant sans se lasser le petit visage vagissant qui commençait déjà à tordre la bouche dans un réflexe de succion.
La Vieille Femme s’éclipsa discrètement emportant avec elle l’enfant mort, laissant les parents tout a leur joie, ça y est c’était fini enfin.
Au détour du chemin elle se retourna regardant la petite maison abritant Marra, Ronan et leur FILS.
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Ghyl
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MessageSujet: Re: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeLun 28 Jan - 11:21

1281


Ghyl courrait de toutes les forces de ses petites jambes robustes essayant d’attraper sa grande sœur qui le narguait gentiment. Malheureusement lorsque l’on a 10 ans et qu’il y a une épaisse couche de neige dehors c’est plus difficile qu’on ne le pense.

Après maints efforts il s’écroula dans la neige épuisée incrustant dans la poudreuse la forme étoilée de son corps couvert de fourrures. Le rire cristallin de sa sœur Yllycia résonnait dans l’air limpide suivi par une énorme boule de neige qui s’écrasa sur son cou. Il sentit la neige s’immiscer entre son corps et les fourrures glacent son corps. Grognant de colère il se tortilla dans la neige pour arriver à s’ y extraire afin de donner une leçon à cette enquiquineuse.

Son grognement s’étouffa alors qu’il sentait une main puissante l’empoigner par le col et le soulever sans effort dans les airs comme un chiot trempé.

-« PAPA », hurla –t il de toute ses forces créant un écho percant qui fit plisser les yeux de son père.

Revenant de son court voyage Ronan avait aperçu ses enfants jouant dans la neige, notant avec attention la manière dont avait Yllycia de taquiner son frère lui faisant peut être ainsi payer l’attention dont il était l’objet auprès des parents.
Peut être le protégeait il trop mais les premiers mois après sa naissance avaient été assez difficile sa santé assez précaire avait laissé à penser qu’il ne survivrai pas, aussi avaient ils peut être un peu délaissé leur fille aînée.

Yllycia le percuta alors interrompant ses pensées l’enserrant dans une étreinte forte.

-« Ohhh ma fille tu m’as brisé au moins trois cotes »dit il en riant la prenant dans ses bras afin de la câliner et chatouiller.

La main de Ghyl accroché à sa barbe, sa fille dans ses bras, il se dit qu’il avait fait le bon choix. Le passé est le passé.

-«Papa ne te moque pas de moi tu es fort comme un ours, fort comme Crom »répliqua Yllycia posant ses petites mains sur les larges épaules de son père musclées par des années de chasse et de coupe de bois.
Les quatre yeux couleur de brume, reflets de ceux de leur mère, le regardaient avec amour et confiance et soudain c’est quatre petites mains portant de la neige qui se ruaient vers son cou.

Riant tous ensemble ils se dirigèrent vers la maison familiale, Ronan ne doutant pas que les cris des enfants aient alertés Marra qui devait les attendre sur le pas de la porte.
Il ne s’était pas trompé et c ‘est le visage souriant de son amour qui l’accueillit chez lui alors que la nuit se mettait à tomber posant sur le monde de blancheur son ombre.

Ronan se détendait enfin récupérant après le trajet effectué ces derniers jours dans les bois. Sa main droite, forte et halée par le travail et la vie au grand air, enserrait une robuste chope de bière amère alors que son autre main jouait avec les cheveux soyeux de Marra blottie contre lui. Il profitait enfin de sa chaleur et de son contact savourant l’instant présent.

Assis sur le robuste banc de bois, fait de ses mains, dos à la cheminée, son regard se porta sur les deux corps de ses enfants allongés cote a cote dans le grand lit profitant de la chaleur que le feu vif prodiguait dans la grande pièce commune de la demeure. Il fronça les sourcils prenant subitisme conscience que les enfants étaient trop grands pour encore dormir ensemble. Des demain il se mettrait au travail pour offrir un nouveau lit a Yllycia.

Ils lui étaient plus chers que toutes les richesses, or et pierreries qui étaient passées entre ses mains par le passé.
Les anciens jours sanglants et aventureux d’un plus lointain passé s’estompaient face aux moments de bonheur de ces dernières années.

Marra se retourna vers lui et le gratifia d’un tendre baiser sentant instinctivement que son homme était troublé.

-« Qu’ y a-t-il » demanda-t-elle.

Ronan lui retourna son baiser et, chassant ses sombres pensées, ne répondit pas. Une lueur malicieuse dans le regard il pointa le menton vers l’autre lit, opposé à celui des enfants, de l’autre coté de la pièce.
Le rire chaud de Marra, ses yeux d’argent à la lueur des flammes, tout cela lui tira des frissons anticipateurs de plaisir, laissant présager le meilleur à venir pour cette nuit de retrouvailles.

Le prenant délicatement par la main elle se leva souplement, son corps toujours aussi attirant malgré les grossesses et la rude vie cimmérienne, et c’est tel un enfant qu’il se laissa conduire, le feu du désir dans le sang , ses yeux fixés sur les formes appétissantes de Marra.

Apres des ébats tumultueux, leurs deux corps reposaient alanguis et repus de plaisir. Ronan ouvrit les yeux dans la semi obscurité, le corps brûlant de Marra niché contre lui, imbriquée comme si ils ne formaient plus qu’un.

Mais qu’avait-il donc ?

Quel sombre pressentiment l’agitait, l’empêchant de goûter pleinement à la jouissance des derniers instants,

Tout ce qu’il avait entendu pendant son escapade ne cessait de ressurgir dans son esprit. Quelque chose n’allait pas et son instinct d’ancien guerrier l’avertissait que sang et mort allaient bientôt réapparaître en un funeste et mortel duo.

Ses pensées tourbillonnaient dans sa tête, il ne pouvait goûter au repos et ce n’est que plus tard dans la nuit à peine quelques heures avant l’aube qu’il se laissa finalement emporter par le sommeil, la fatigue finissant par le terrasser.

Le levée de soleil le trouva travaillant le bois dans la grange, son corps fumant légèrement sous la morsure du froid matinal. Mais les efforts qu’il fournissait, ponçant, emboîtant, rabotant, alors que surgissait sous ses robustes mains un nouveau lit, le réchauffaient.

Il tenait à le finir avant son départ, mettant un point d’honneur à tout mettre en ordre pour Marra avant son départ. Car il allait devoir repartir, il devait savoir.

Il avait entendu d’un conseil des clans et il comptait bien y assister afin d’en savoir plus pour protéger sa famille.

Un léger bruit le détourna de son travail et de ses pensées alors que Marra apparaissait a la porte de la grange, lui apportant du gruau chaud afin qu’il puisse se sustenter. Une fois de plus son chaud sourire lui chavira le cœur et c’est machinalement que ses lèvres esquissèrent un sourire en retour, ne pouvant lui résister.

-« Que fais tu ? », lui dit-elle, se rapprochant.

-« les enfants sont trop grands pour dormir ensemble, je fais un nouveau lit avant…. ».Il s’interrompit conscient d’avoir laissé échapper un mot de trop.

-« Tu repars ». Ce n’était pas une question mais une affirmation.

Il leva les yeux vers son aimé, troublé par la connaissance qu’elle avait de lui, si intimement liée à ses pensées qu’elle le comprenait mieux que lui-même ne le pouvait. Il baissa les yeux hochant piteusement la tête les mots ne pouvant sortir de sa gorge nouée. Se redressant son regard de jais affronta les yeux limpides de brume de Marra dans lesquels ne se lisait nul reproche.

Elle posa le bol et s’en retourna silencieusement vers la maison pour s’occuper des enfants.
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MessageSujet: Re: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeLun 28 Jan - 11:22

Quelques heures plus tard il était prêt au départ, équipé pour le voyage qui le mènerait au conseil. Son sac à dos contenait tout de qu’il était nécessaire pour son périple, sa lourde hache calé le long du sac, facilement attrapable, le réconfortait par son poids familier. Un carquois de flèches se situait de l’autre coté du sac allant de pair avec le long arc de frêne que sa main gauche tenait fermement.

Il se tenait sur le seuil de la demeure, son bras droit étreignant presque douloureusement sa famille, se gavant de l’amour que lui apportait leurs trois regards ceux ci légèrement embrumés par la tristesse les habitant.

Apres une dernière étreinte il les embrassa tous et c’est sans se retourner qu’il partit, craignant de flancher si il affrontait de nouveau leur regard.

C’est sans encombre qu’il arriva pourtant au lieu du conseil à part les rencontres avec un ours et quelques loups, opportunes pour lui comme le temoignait les nouvelles peaux accrochées son sac. Ces petites altercations avec la faune animale avaient été plus prejudiciables aux animaux alors qu’ils avaient paru etre sur du contraire.

Sa connaisssance de la foret et de ses habitants l’avait grandement servi, lui permettant d’atteindre plus rapidement que tout autre sa destination.

QUELQUES JOURS PLUS TARD…………………….

La robuste porte de bois s’ouvrit sous la forte poussée venant de l’exterieur laissant penetrer des tourbillons de neige et de glace dans la chaleureuse demeure. L’expression des regards présent dans la piece trahissait la surprise et de la crainte alors qu’ils detaillaient la forme massive et velue qui s’encadrait dans l’embrasure de la porte, occultant de sa silhouette hirsute la vision que Marra et ses enfants avaient de l’exterieur ou sevissait une forte tempete si commune à la region.

Le trouble dans leurs yeux disparu et ceda la place a la joie lorsque la capuche d’une chaude et lourde pelisse en peau d’ours bascula dévoilant le visage de Ronan creusé par le froid et la fatigue. Celui-ci laissa lourdement tomber le sac à dos alors qu’ il se dirigeait, tremblant de froid, vers le feu comme une luciole attirée par la lumiere.

Ils se precipiterent vers lui, enlevant son manteau alors qu’il s’asseyait sur un tabouret , ils frottaient doucement les membres engourdis, frictionnant son dos et ses mains, s’ occupant à reactiver la circulation sanguine dans tout son corps. Une chaleur bienfaisante envahit son corps, n’égalant pas pourtant celle de son cœur à la vue de sa famille et de leurs efforts.

Le visage tendu de Ronan se decontracta et les cristaux de glace pris dans sa barbe fondirent dans la chaleur ambiante de la piece. Quelques temps apres , les enfants couchés, Ronan faisait face à Marra assise de l’autre coté de la table. Ses fortes mains tenaient celles ,douces et delicates, de Marra dans les siennes , les occultant par leur taille.

-« Raconte moi », souffla-t-elle.

Ronan commença à parler doucement de son périple sa voix prenant de plus en plus d’ampleur et de vigueur à mesure qu’il s’exprimait.

-« Apres de légers contretemps sans intérêt j’ai rapidement atteint le lieu où devait se dérouler le conseil des Clans. Celui-ci, auquel quiconque voulait assister le pouvait, avait été appelé suite à la requête d’une jeune cimmérienne à peine plus âgée qu’Yllycia. Celle ci venait de perdre sa famille suite à une incursion vanir et venue chercher aide auprès de son oncle. Le conseil s’était donc tenu au Champ des Chefs.

Siobhan, comme se nommait la jeune fille, était venu unir les cimmériens et réclamait vengeance, soulignant que le conseil semblait peu se soucier de ses gens, exhortant les cimmériens à passer aux actes et à laisser les paroles aux anciens.

Ses commentaires avaient attiré l’attention de plus de gens que n’avait semblé le croire le conseil et celui-ci avait réagi de manière assez virulente soutenue dans ses efforts par le propre oncle de la jeune fille.

Tout ceci n’avait fait qu’attiser la colère de la jeune fille qui emportée par sa fougue toute cimmérienne avait tiré, avec courroux, son épée s’attirant ainsi la vindicte du Conseil, leur offrant une raison pour la bannir. Elle avait elle-même tendue la hache pour sa tête posée volontairement sur le billot.

Se reprenant Siobhan avait quitté le conseil indiquant à ceux qui le souhaitaient qu’elle attendrait une heure les guerriers souhaitant l’accompagner avant de quitter l’endroit.

Apres son départ le brouhaha était tel que le tonnerre aurait paru silencieux à coté. Deux groupes s’étaient formés, un certain nombre de guerriers voulant accompagner Siobhan.

J’ai hésité, je te l’avoue mais mon amour pour vous est trop fort et je n ai pu me résoudre à l’accompagner. Mais mon âme était au supplice, allais je laisser une enfant faire pour moi ce que je ne pouvais.

Je suis donc aller la rejoindre pour essayer de lui accorder quand même une aide quelconque. Apres discussion il a été convenu avec elle que étant souvent en déplacement je serais ses yeux et ses oreilles pendant son absence. J’essayerai de mon mieux de collecter le maximum d’informations, pesant les pour et les contres afin qu’elle sache à qui accorder sa confiance lors de son retour.

C’est lors de mon retour que les choses se sont un peu compliquées.

Ayant quitté le Champ des Chefs j’ai été interpellé à l’extérieur du camp par deux cimmériens. Ceux-ci ne m’étaient pas inconnus ayant combattu auprès d’eux dans ma jeunesse alors que nous étions parti affronter des gunder à la frontière de Venarium. C’étaient de valeureux guerriers mais ils voulaient savoir ce que j avais dit à Siobhan, ce que je ne désirais pas, et leur manière de présenter les choses m’avait quelque peu déplu.

Garfald et Grunar du clan Fearghus ils se nommaient.
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MessageSujet: Re: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeLun 28 Jan - 11:23

Garfald et Grunar se déplace doucement dans la neige, s’éloignant progressivement l’un de l’autre afin d’encadrer sommairement Ronan, voulant lui offrir deux cibles afin de pouvoir l’attaquer sur les flancs à la moindre opportunité. Ses mains serrent avec force le manche de la lourde hache alors qu’il se décale face à Grunar lui aussi possesseur d’une hache, guettant du coin de l’œil l’épée de Garfald celui-ci protégé par un lourd bouclier.

Ce sont des guerriers expérimentés mais il se sait meilleur, du moins l’était il, et les affronter à deux contre un ne lui fait pas peur.

Il retrouve ses réflexes d’antan, sa respiration se régularise alors que ses muscles tendus comme des cordes sont prêts à réagir à la moindre de ses sollicitations, son esprit canalise la rage brûlante qui l’anime comme une coulée de fer chaud, la martelant jusqu'à ce que ce soit lui qui la contrôle et non l’inverse.

Surprenant ses adversaires il bondit brusquement avec souplesse vers Grunar, feintant une attaque sur son coté le plus exposé alors qu’ayant à peine touché le sol il virevolte déjà dans les airs retombant accroupi à portée de hache de Garfald son bras dur comme l’acier alors que sa hache fend l’air, la lourde tête métallique tranchant une jambe à hauteur du genoux non protégé par le bouclier.

Un flot de sang écarlate jaillit de l’artère sectionnée alors que le membre s’envole dans l’air atterrissant plus loin dans la neige.

Avec un hurlement Garfald s’écroule dans la neige se vidant de son sang à gros bouillons transformant la neige autour de lui en une bouillie sanguinolente.

S’étant trop attardé sur le spectacle , Ronan a juste le temps de parer le puissant coup de hache de Grunar du manche de son arme, la lame ennemie s’arrêtant a un pouce a peine de son nez. C’est un combat de force pure qui a lieu, leurs yeux se fixent par deçà la lame brillante, leurs yeux véhiculant leur rage de vivre te leur volonté de vaincre.

Centimètres après centimètres la hache de Grunar est repoussée de son visage. Leurs muscles se tordent et se convulsent dans leurs efforts. Les muscles de Ronan se tendent et crissent sous l’effort soudain et violent qu’il fournit, semblables à de noueuses racines de chêne, lorsqu’il se redresse brusquement projetant son adversaire à quelques pieds de distance.

Ils se font face à nouveaux tels deux sinistres prédateurs dans la nuit qui commence à tomber. Ronan ressent du plaisir à ce combat, des sensations oubliées ressurgissant en lui comme une vague de fond, menaçant de le submerger.

C’est avec toute sa volonté qu’il réussit à garder son sang froid affrontant la nouvelle charge de son adversaire celui-ci attaquant comme un taureau, balançant sa hache comme une brindille alors que Ronan ne fait qu’esquiver, laissant son adversaire s’épuiser dans ses vains assauts contre lui. Pourtant celui-ci semble infatigable, la rage qui l’anime lui donne une résistance inhumaine et Ronan sait que le moindre coup peut lui être fatal.

Réussissant à bloquer une attaque de son adversaire avec le manche de sa hache c’est une fois encore leur puissance qui entre en action.

Ronan résiste, ses muscles forgés par le dur labeur de la coupe de bois et la chasse le mettent a égalité avec ceux du guerrier cimmérien endurci.

Avec toute leur force et leur adresse ils s’affrontent, étrange et mortel ballet dans le silence de l’air ou ne se répercute plus que les respirations bruyantes des combattants cherchant leur souffle, le bruit mat des manches de bois parant les attaques et le tintement métallique des fers de hache se heurtant.

Le temps n’a plus de prise sur eux, l’espace se limite pour eux au cercle mortel de la portée de leurs haches, ils n’ont plus conscience que du combat.

C’est un hurlement de douleur et de haine qui met fin au combat alors qu’une silhouette demeure debout, seule au dessus d’un corps sans vie, victorieuse.

Un autre hurlement retentit alors, Ronan est vivant et hurle à la face du monde sa victoire.

Ronan est là, il méritait toujours son surnom de Hache Rouge.
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MessageSujet: Re: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeLun 28 Jan - 11:24

Les quatre années suivantes s’écoulèrent comme l’eau d’une cascade.

Cependant certaines choses avaient changées, un climat de méfiance et de crainte avait envahi la vie paisible de Ronan et de sa famille.
Ronan continuait toujours ses activités mais les délais de ses périples se raccourcissaient le plus possible et en l’absence de son homme Marra avait toujours à proximité une lame. Yllycia semblait avoir perdu un peu de sa joie de vivre mais sa nature joviale reprenait facilement le dessus et sa bonne humeur insouciante remplissait la demeure de joie et d’amour.

Les retours de Ronan attiraient encore plus d’allégresse qu’auparavant et lorsqu’ il était présent celui amenait souvent Ghyl dans le foret avec lui l’initiant ainsi à la rude nature cimmérienne et aux mystères de la faune et flore. Il lui apprenait aussi l’art des pièges et de l’arc, souriant malgré lui lorsqu’ il le voyait essayer de mimer un combat contre des ennemis invisibles avec la lourde hache qui l’accompagnait partout.

1286

La tempête, tardive en cette saison, était enfin tombée dans la journée. Les nuages naguère blancs et moutonneux créaient maintenant un plafond bas et obscur à travers lequel les rayons du soleil prenaient un aspect malsain.
La neige commença a tomber mêlée de cristaux de glace qui semblaient prendre un malin plaisir à geler chaque centimètres carrés de sa peau offerte à l’air extérieur.

Ronan pris quelques minutes pour rajuster ses vêtements, couvrant son épaisse chevelure brune d’une capuche de fourrure et couvrant son nez et sa bouche d’une écharpe de laine qui semblait encore porter l’odeur de Marra, du moins lui semblait il.
Ses pensées se tournèrent vers sa famille. Pourvu qu’ils aillent bien, qu’il n’arrive pas trop tard. Il savait maintenant que des alliés de Fearghus se trouvaient à ses trousses comme le témoignait d’ailleurs la pointe de la flèche encore fichée dans sa chair.

Il en connaissait la raison, celle-ci tenait dans le petit tube en os dissimulé dans le manche de sa hache.
Le froid s’abattit soudain comme un mur de glace, engourdissant ses membres mais faisant taire la sourde douleur dans son flanc.

Il avait eu de la chance, l’archer avait réussi à le toucher mais il avait réussi à s’éclipser dans des fourrés et sa connaissance de la foret lui avait permis de le semer, lui laissant même le temps de leur laisser quelques surprises qui les ralentiraient si ce n’est plus, s’était il dit, un sourire de prédateur aux lèvres.

Il se força à accélérer le rythme de ses pas, profitant du travail de ses muscles pour se réchauffer. Ce froid était mortel et ne voulant pas se protéger en creusant un trou dans la neige il devait maintenir son allure sous peine de périr. Il devait arriver le plus rapidement possible.
Le trajet se poursuivit dans un monde grisâtre et ouaté, intemporel et seule sa connaissance de la région lui évita de se perdre.

Cette tempête était une bénédiction pensa t il un rictus aux lèvres.

Toutes ses perceptions et sensations étaient anesthésiées, ses membres agissaient mécaniquement mais le guidaient infailliblement et c’est avec surpris qu’il se retrouve dans la cour de sa demeure.
Il y rentra précipitamment dégageant juste sa bouche.
-« Préparez vous tous, nous devons partir au plus vite. Mettez vos habits les plus chauds et recouvrez les encore plus, prenez le strict nécessaire il y va de nos vies a tous », haleta t il dans la chaleur de la pièce.
-« Mais Ronan et la tempête ?? », s’exclama Marra sous les regards surpris d’ Yllycia et de Ghyl ceux-ci déjà en mouvement après les paroles de leur père.
-« Cette tempête est notre salut, elle retardera nos poursuivants. Nous devons partir trouver les Loups et surtout leur chef Siobhan, ma hache doit lui être remise à tout prix. Dépêchez vous ».

La maisonnée entra en effervescence alors que chacun se vêtait selon les directives ne prenant que ce qui leur semblait essentiel.
Ronan ressortait déjà afin de préparer la carriole et le cheval. À poils longs celui ci résisterait d’ ailleurs mieux qu’eux au temps.
Il amena la carriole devant la maison et rentra précipitamment, jetant un regard sur les affaires entassées sur le sol préparées à la hâte dont la quantité le fit chavirer.
Evaluant sa famille du regard il remarqua que chacun était armé d’une dague et Ghyl tenait fermement en main l’arc de frêne qu’ils avaient fait ensemble.
Marra et Yllycia arboraient un air triste mais résolu et celui de Ghyl une détermination et une fermeté qu’il reconnaissait en lui-même. Ronan regrettait de ne pas avoir pu mieux s’occuper de Ghyl mais ces dernières années il avait réussi à lui inculquer quelques connaissances qui lui seraient utiles.
Il agrippa quelques ballots sur le sol et commença à transvaser les affaires jusqu’ au chariot, l’effort réveillant la douleur dans son flanc la ou restait encore la pointe de flèche.
Occultant la douleur il continua à bouger d’un point à un autre aidé par sa famille, l’installant dans la carriole avant de jeter un dernier regard sur sa demeure tout en lancent le départ d’un claquement de langue au cheval.

Quelques jours passèrent dans les intempéries et les conditions de vie difficiles, la tempête s’affaiblissait au fil des heures facilitant leur trajet mais diminuai les chances d’éviter de se faire rattraper si leurs ennemis avaient osé braver la tempête.
Ronan n’en pouvait plus de fatigue, il n’avait pas dormi depuis il ne savait quand et il n’osait pas regarder l’état de sa blessure mais la fièvre qui l’habitait lui laissait présumer qu’elle était infecté.
Marra et les enfants dormaient eux aussi extenués après les efforts fournis de ces derniers jours pour aider à l’avancement de la carriole souvent bloquée par des obstacles invisibles dans la neige.
Il regarda sa famille se laissant submerger par l’amour qu’il leur portait et comme en réponse à son sentiment la tempête s’arrêta sur un dernier flocon.

Les heures suivantes furent les plus éprouvantes la crainte les saisissant au moindre bruit inhabituel et c’est le brusque martèlement de lourds sabots sur le sol qui créa chez eux un choc comme si la foudre venait de s’abattre sur eux.
Ronan cria voulant inciter son cheval à accélérer son allure mais la pauvre bête harassée avait déjà du mal à mettre une patte devant l’autre et quelques mètres plus loin l’animal s’écroula au sol.
Ronan cria à tout le monde de s’armer résolu à vendre sa peau le plus durement possible. Sa main empoigna sa hache fidèle compagne de ses nombreux périples et il puisa un grand réconfort à son contact.

Il vit……
…… Ghyl sauter audacieusement au sol et bander son arc en direction d’un des quatre Vanirs du groupe les chargeant, lâchant une flèche qui ne fit que ricocher inoffensive sur une lourde cotte de maille étincelante au soleil.

……Ghyl s’écrouler au sol le sang giclant d’une blessure à la tête faite par une hache vanire assénée puissamment.

Hurlant de rage il sauta faisant un rempart de son corps de sa hache et de ses muscles aux quatre vanirs, protégeant la carriole portant en son sein Marra et Yllycia.
La colère et la fureur lui permirent de résister quelques temps il luttait vaillamment avec toute sa volonté et ses tripes mais la fatigue, le poison de l’infection dans son sang et le nombre vinrent finalement à bout de lui.

Il s’écroula au sol atteint par une attaque fatale qui le fit s’ abattre au sol comme un arbre foudroyé par les éléments, sentant de manière lointaine les coups pleuvoir sur son corps alors qu’en guise d’oraison funèbre résonnaient les cris de Marra et Yllycia.

Il ne vit pas….
…….les Vanirs se jeter dans la carriole en expulsant Marra et Yllycia négligeant les poignards dressés comme si c’était des bouts de bois, voulant se venger sur elles de la longue traque, bien décidés à leur faire subir les pires outrages.
……….Marra se jeter comme une furie sur les Vanirs empoignant Yllycia pour la jucher sur un cheval.
………Marra s’écrouler le corps transpercé par une lame d’acier d’un pied de long et s’écrouler sur le sol rampant misérablement pour laisser échapper près de lui son dernier souffle.

Le calme s’abattit près de la carriole en flamme alors que les Vanirs quittaient le lieu emportant une Yllycia hurlante et la neige recommença à tomber semblable
A une pluie de larmes gelées sur ce triste spectacle.


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MessageSujet: Re: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeLun 28 Jan - 11:34

Obscurité...Froid...Douleur…
Son corps tressaille, se convulse, chaque mouvement envoyant des ondes de douleur qui parcourent son corps, traversant chaque nerf, chaque muscle.
Ses poumons commencent à se gonfler avant de bloquer, une poudre fine et collante envahit sa bouche. De la neige que même la chaleur de sa bouche n'arrive pas à transformer en eau, barre l'accès à l'air source de vie. Ses narines, elles aussi, sont recouvertes de la même substance.

Pourquoi lutter ? Le froid efface tout, l’emplit et va l'emporter.

Par CROM ! Mais qui est CROM ?

La colère l'envahit, s’ajoutant à la lutte de son corps qui continue de se convulser, déferlant en lui comme une coulée de métal brûlant. Sa main droite tente de bouger, se tordant, griffant l'air comme une serre, creusant dans la neige humide des sillons glacés.
Son bras se plie, chaque geste étant souffrance, pincement ou douleur, et se porte vers son visage chassant péniblement la neige qui s'y accumule petit à petit. Sa tête tourne sur le coté, sa bouche entrouverte comme celle d'un poisson hors de l'eau, crachant la neige aspirant frénétiquement la moindre parcelle d'air pour subsister.

Ses yeux tentent de s'ouvrir mais ce n'est que partiellement qu'il retrouve la vue pour contempler la lueur du jour qui le blesse, faisant plisser son oeil d'ou une larme commence à couler avant de geler, figée comme un diamant sur sa joue.
Il respire mieux. Ses poumons qui travaillent comme des soufflets de forge réchauffent un peu son corps, sa vue s'améliore et il distingue à peu de distance un chariot a moitié brûlé dont quelques flammes semblent vouloir résister à l'assaut de la neige qui continue de tomber de plus en plus fort.
Son oeil se rive sur les flammes comme si sa volonté par le canal de son regard pouvait attirer à lui, en lui, les flammes et leur chaleur.

-Bouge, pensa-t-il, bouge.

Son corps se meut lentement comme au ralenti dans la neige poudreuse qui le freine, le retenant dans son étreinte glacée.
Après une éternité de froid et de souffrance il parvient enfin au chariot réussissant dans un ultime effort à se glisser dessous pour profiter de sa protection contre la neige et de la bienfaisante chaleur des flammes survivantes.
L'obscurité le fauche alors de nouveau.

Son oeil s'ouvre. Son corps n'est que douleur mais il savoure cette douleur différente car elle signifie la vie.
Il fait encore jour mais la neige ne tombe plus. Combien de temps ? Il ne le sait pas et s'en moque. Ses jambes qui étaient à l'extérieur du chariot sont recouvertes de quelques centimètres de neige. Il tremble de froid et tente de se remettre debout mais n'y parvient que péniblement après de nombreux infructueux essais.

-Se réchauffer, pense-t-il.

Son regard fouille les restes du chariot qui n'a pas complètement brûlé suite à la chute de neige qui a étouffée dans son étreinte les dernières flammes, salvatrices pour lui, comme pour assurer sa suprématie dans ce monde de blancheur éternelle.
Explorant les restes il récupère des peaux dont certaines à moitiés calcinées,et se les attachent sur le corps tant bien que mal jusqu'à ce que nulle chaleur ne s'échappe plus de lui ,ne s'enfuit de son corps meurtri.

Ou est il ? QUI est il ?

Une douleur sourde sur le coté gauche de son crâne lui fait y porter la main et il découvre sous ses doigts ce qui semble être une sorte de carapace de sang coagulé et gelé partant du dessus de son oreille et se prolongeant jusqu'à son oeil. La douleur est tellement lancinante qu’il ne sait si il est crevé, en attendant la carapace gelée le protègera.

Son oeil valide légèrement larmoyant suite à la douleur explore les alentours et son regard s'écarquille à la vue des deux formes recouvertes de neige allongées à proximité de l 'endroit où lui même avait du se trouver vu l'empreinte d'un corps.
C'est à pas lents qu'il s'approche,hésitant sans savoir pourquoi,un frisson glacé court le long de sa colonne vertébrale mais le temps froid n'en est pas la cause. Ils sont bien deux l'un à coté de l'autre,un homme grand et large d'épaules essayant vainement d'attraper la main de la femme gisant près de lui,tous les deux portants la marques de nombreuses blessures.

Il avance presque timidement sa main vers l'épaule de l’homme et retourne le corps qui se décolle du sol avec un léger crissement cristallin.
L'homme est fort ou plutôt était fort. Son regard parcourt le corps de bas en haut attardant sur les mains couvertes de cals et de cicatrices et arrivant au visage buriné dont les yeux grands ouverts et le rictus expriment à la fois colère et douleur.

"lui enfant perché sur l'épaule gauche de l'homme portant une grosse hache sur la droite,
lui s'envolant en l’air propulsé par des bras durs comme les chênes centenaires qu'il abattait, l’odeur de la sève et du bois, le rire grave de l'homme alors qu'enfant il tirait de toutes ses maigres forces sur la barbe couleur charbon"

RONAN, mon père.

Il veut s’arrêter là, redoutant la suite logique de ses actes, regardant surpris sa main s'approcher de l'épaule de la femme. Sa main l'agrippant fermement mais avec semble-t-il plus de douceur.
Il la retourne et la regarde, les yeux de la femme sont comme le brouillard gris et à l'intérieur on peut lire la colère et la douleur mais aussi la satisfaction de ne pas avoir accordé quelque chose. Ses yeux fixent la main de la femme agrippée au poignard plongé en son sein.

"l'odeur de sa mère lait savon et herbes mêlés, ses yeux dont il est le détenteur, une main douce sur son front lorsqu'il était malade, la douceur de son regard et ses terribles colères"

MARRA, ma mère.

Son oeil se ferme, il lutte pour leur rendre hommage, il sait être leur fils même si son nom lui est encore inconnu, il est cimmérien. Par CROM...Un cimmérien ne pleure pas.
Et il s'écroule à genoux les mains sur ses parents refoulants les armes à en avoir la nausée, les larmes perlent mais ne coulent pas.
Cependant quelque chose ne va pas il lui semble qu'un élément se dérobe à lui.
La colère ressurgit en lui. Ses parents ont lutté, il en est sur, comme le témoigne la lame de la hache de son père et sa mère n'a du mettre fin à ses jours qu'au dernier moment fin d'éviter le viol.

Ses mains se tendent et alors que sa main droite agrippe fermement la hache de son père, sa main gauche extrait doucement le poignard fiché dans le coeur de sa mère.
Le brouillard de son oeil prend la dureté de l'acier de la lame de son père, ses lèvres baisent la lame de sa mère, promesse muette d'une vengeance.
Aux aguets il fouille tout le périmètre autour du chariot retrouvant sans difficulté les traces tenues de chevaux.

Il part en courant, sans réfléchir, suivant les traces, ne gardant suffisamment de réflexion que pour prendre le rythme pour une longue course.
Il court, il court les yeux fixés sur les traces de chevaux comme attiré par une invisible ligne qui le mène à ses proies, ne se souciant pas d'être vu, seulement conscient de son souffle, de l’air circulant dans son corps, du poids du poignard au creux de ses reins, de la douleur qu'entraîne le poids de la hache dans son bras.

"Son père moqueur le regardant essayer de soulever la lourde hache,son père travaillant sur sa hache évidant quelques peu le manche pour que l'arme allégée puisse être soulevé par lui"
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MessageSujet: Re: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeLun 28 Jan - 11:35

Les traces sont moins espacées comme si les chevaux ralentissaient.??
Son regard se lever enfin et observe à quelque distance l'orée d'une foret touffue. Ils sont arrêtés ? Depuis combien de temps court-il ? Il ne le sais pas pourtant cet arrêt lui semble bizarre.
Il s 'approche de la foret le plus silencieusement possible alors que la nuit tombe,lui apportant l'aide de son obscur manteau pour glisser d'arbre en arbre pour éviter de se faire repérer.
Mais dans le silence et l'obscurité de la nuit son attention est attirée par la lueur fugitive d'un feu et les voix moqueuses d'un groupe d'hommes. Ça y est il est proche, sa main enserre le manche de la hache. Son oeil glisse sur les quatre hommes s'esclaffant et ne fait que s'attarder sur les trois corps immobiles posés à l'écart.

OUI LUI.

Son regard fixe un des Vanirs.

"le cheval galope vers lui à toute allure, ses sabots soulevant des mottes de neige alors que le Vanir sur son dos hurle des imprécations tout en me fixant du regard, sa lourde hache s'abat sur mon crâne et seul mon réflexe désespéré me sauve de la décapitation"

Sa main enserre le manche de la hache à le briser, son regard fouille le campement cherchant d'autres ennemis en plus de ces quatre là et la foudre l'abat. Prés des guerriers moqueurs et débraillés gît le corps immobile d'une jeune fille les yeux couleur brouillard, la robe au trois quart sur son corps ne pouvant cacher les supplices coups et autres sévices.

"la jeune fille courant avec lui, le tenant par la main, l’embrassant, criant leur nom dans l'écho des montagnes YLLYCIA.YLLICIA...GHYL...GHYL..."

ILLYCIA, ma soeur.

Yllicia ma soeur si pleine de vie dont les yeux morts contemplaient le feu Vanir et dont la douce poitrine ne se gonflait plus.
ROUGE, un voile s'abat sur lui, colère brûlante qui déferle, ses mains se crispent sur le bois du manche de la hache légère comme une plume, pure extension de sa volonté de détruire de réduire à néant ces bourreaux, un son sourd plus animal qu'humain commence à s'extraire de sa gorge.

C’est plus un râle inhumain qu’autre chose qui jaillit de sa bouche alors qu’il se précipite tête baissée dans le campement Vanir. L’air surpris du Vanir en face de lui disparaît alors que la lourde hache fend l’air et que son visage se transforme en une bouillie indescriptible d’esquilles d’os, de sang et de cervelle.

Réagissant comme les guerriers aguerris qu’ils sont les Vanirs réagissent rapidement encerclant la forme humaine couverte de fourrure, essaya, t de prendre la mesure de cet adversaire inconnu. Leur rictus de colère se transforme en sourires moqueurs lorsqu’ils prennent la mesure de leur adversaire.

Malgré sa haute taille c’est un enfant qu’ils voient, à peine sorti de l’enfance mais déjà grand pour son âge, vêtu de peaux de bêtes à demi calcinées couvrant son corps comme une pitoyable armure. Seuls deux choses paraissent incongrues dans cette silhouette, la lourde hache toujours plantée dans la tête de leur camarade et le regard fou de cet œil d’argent qui les fixe comme pour les transpercer de sa haine.

Ghyl est comme un animal ,tirant comme un fou sur la hache toujours plantée dans le crâne du Vanir, son œil fixant le reste du groupe sans s’arrêter , passant de l’un à l’autre comme une girouette folle. Ses sens décuplés par la colère perçoivent tout alentour, la chaleur du feu, le froid de l’air, le sourire narquois des Vanirs légèrement teinté de surprise, l’odeur du sang et au loin le bruit sourd de chevaux arrivant au galop.

Après de nombreux efforts la hache se libère enfin de la tête plus qu’à moitié fendue du Vanir dans un grand bruit de déchirure et accompagnée d’un geyser de sang qui inonde son visage, lui faisant un masque mortuaire sur le visage ou n’apparaissait maintenant plus visiblement que l’éclat vif argent de son œil toujours remplis de rage.

Seulement animé de sa rage lui conférant une énergie animale il se jeta de nouveau sur un Vanir réussissant il ne savait trop comment à éviter le coup de taille qui aurait du l’empaler proprement et d’un large revers de sa hache il ouvrit un second sourire sanglant dans la gorge blanche de son ennemi.

Les deux derniers Vanirs se regardèrent rapidement et semblant enfin le considérer comme un adversaire à prendre en compte ils se regroupèrent cote à cote lui opposant le mur d’acier de leurs boucliers sur lequel sa hache allait se briser maniée, sans technique, par ses bras devenant de plus en plus lourds. Au plus fort de sa rage il sentait poindre un nouveau sentiment.

Le désespoir commençait à insinuer sa lente malédiction dans son âme, accompagnant sa rage elle lui chuchotait qu’il était trop faible, trop inexpérimenté face à ces deux guerriers puissants qui lui faisaient face. Sa hache devenait de plus en plus en lourde, les privations de la journée sans eau et nourriture, la douleur sans cesse croissante de sa tête, tout cela allait vaincre la promesse donnée à sa mère sur son poignard sanglant.

NON par Crom.

Hurlant de toutes ses forces il jeta sa hache sur les Vanirs qui dissimulèrent leur tête sous le rebord du bouclier surpris par son acte. Jeter son arme en plein combat, avait on jamais vu rien de plus fou. Leur surprise ne connut plus de bornes lorsqu’ils sentirent leur adversaire heurter leur bouclier.

Suivant sa hache il se précipita, sautant sur les boucliers vanirs essayant de les faire tomber, sa main cherchant frénétiquement le poignard maternel accroché sur son dos. Un des guerriers trébucha sur le corps inerte d’Yllycia et s’écroula dans la neige lourdement.
Ghyl sentit le manche du poignard dans sa main comme si il venait s’y lover de lui-même, comme si la pensée de sa mère l’habitait.

Il leva haut son bras afin de l’abattre sur le Vanir, mettant ces dernières forces dans ce qu’il savait être son ultime effort.

Son bras s’abattit comme la foudre et se retrouva bloqué par la poigne de fer du dernier Vanir qui profitant d’avoir été oublié s’était rapproché.

Sa main immobilisée dans un étau de pierre Ghyl tourna son visage vers le vanir, la fatalité le recouvrait maintenant telle une chape de plomb et sa fatigue était telle que son corps ne semblait plus lui appartenir.

Le temps paraissait figé dans cet instant, goutte d’eau dans l’immensité de l’infini.

Ghyl avait conscience de tout mais son état était tel que le moindre effort semblait incommensurable, il sentait l’autre vanir se mettre en place prêt à lui porter le coup qui sans nul doute le décapiterait ou bien exposerait à l’air froid ses tripes sanguinolentes qui fumeraient à ses pieds dans la neige au contact de l’air gelé.

A l’instant où la mort semblait prête à l’accueillir il fut soudain percuté avec une force telle que son corps et celui des deux vanirs s’envola en l’air avant de s’écraser dans la neige. L’impact ne fit qu’amplifier la douleur de son corps, un cheval l’avait percuté ce n’était pas possible.

A demi enfoui dans l’épaisse poudreuse, à moitié assommée, il secoua la tête par réflexe ravivant la douleur de son crâne.

NON, ce n’était pas possible.

Sous son œil écarquillé par la surprise, Crom lui-même semblait être venu à son secours.

Un géant cimmérien se tenait face aux vanirs survivants, sa cote de maille luisante sous l’éclat rougeoyant des flammes du feu de camp, sa longue épée faisant des arabesques de sang dans l’air alors que le géant se mettait en position de combat afin d’affronter les vanirs, se permettant même le luxe de les narguer dans leur propre langue le tout accompagné de gestes on ne peut plus explicites.

Ce n’était pas un homme mais un démon, le sourire inscrit sur le visage blafard indiquait le plaisir apporté par cette mort rapide et silencieuse du Vanir. Ce sourire qui le faisait frissonner pendant que les yeux le fixaient silencieusement. Il eut l’impression d’être découpé au scalpel tant l’acuité du regard bleu argent était perçant.

Maevar regarda la forme étendue dans la neige, le corps du Vanir s’écroulait par terre après que sa lame lui eut proprement tranché la gorge cela lui apportant la plus grande des satisfactions. Comment ce gosse a-t-il pu vaincre deux vanirs ?
Certes l’enfant était peut être un peu plus grand que la moyenne mais les peaux dont il était recouvert ne lui permettait pas de juger de manière satisfaisante de sa carrure. Certes il était cimmérien cela se voyait à ses traits toujours recouverts de sang, à sa chevelure brune et son œil clair même si il supposait que l’autre recouvert d’une croûte de sang était semblable.

Souriant à l’enfant il recula rapidement dans les arbres, semblant peu à peu se fondre dans la nuit dont il ne semblait être qu’une extension.

Ghyl posa une seconde son regard sur le dernier Vanir et lorsque son regard se reporta sur l’homme au sourire mordant, ce n’est que le vide et la nuit qu’il embrassa.

Ghyl vit le dernier Vanir se tourner dans la direction de l’homme Ombre, comme il le percevait déjà dans son cœur, et s’y ruer approximativement lui aussi surpris par la soudaine disparition mais son instinct le guidant vers son adversaire.

Ghyl perçut un curieux bruit dans l’air et c’est avec incrédulité qu’il vit la lame d’acier d’une épée longue percer le Vanir de part en part.

Se retournant il vit le géant se redresser souplement après avoir jeté sans effort la lourde claymore a travers les airs. La déception se lisait sur son visage et Ghyl interloqué se demandait quelle pouvait en être la raison.

Le dernier corps s’écroulant sur le sol Ghyl se sentit saisi de frayeur, se demandant quel allait être son sort. Comme le disait son père « les ennemis de tes ennemis ne sont pas obligatoirement tes amis ».

Se faisant le plus petit discret possible il recula vers sa hache qu’il savait se trouver derrière lui.

Mais son pauvre corps affaibli par toutes les souffrances ne put le soutenir plus longtemps et il s’écroula lui aussi dans la neige tel un arbre abattu par la foudre.

Son corps était étendu dans le neige, sur le dos ses membres formant une grotesque étoile avec en arrière la grande hache plantée sur son manche dans la neige , funeste pierre tombale, presage d’un destin torturé qui ne connaitrait que mort et violence.

Les yeux plissés, le visage glacé par la neige Ghyl croisa son regard avec celui du jeune cimmérien dont le visage semblable à une sculpture de pierre était tourné face à lui. Paradoxalement c’est de l’inquiétude et de la bienveillance qu’il y voyait.

Il pouvait observer par de la jeune géant la silhouette féline de l’Ombre sa posture indiquant une certaine moquerie dans sa manière de se tenir.

-« Mes parents », voulut-t-il dire. Mais à la place des mots seul jaillit une sorte de coassement inintelligible.

Sa main se porta instinctivement à sa gorge pour vérifier qu’il n’ y avait nulle blessure avant de continuer son trajet vers son crâne. Ses yeux trahissaient son trouble et son inquiétude.

Il essaya vainement de se redresser pour indiquer et surtout essayer de retrouver l’endroit d’où il venait voulant amener ses sauveurs à l’endroit ou avait eu lieu le carnage de sa famille.

La fatigue qui l’accablait lui avait ôté toutes ses forces et malgré sa bonne volonté c’est seulement par des gestes de la main qu’il essaya de se faire comprendre. Ses jambes et une direction approximative vers le foret il continua en montrant sa poitrine et la blessure à son crâne esquissant une grimace.

L'Aquilonien se rapprocha de lui, lui posant une main ferme mais douce sur l'épaule lui enjoignant de se reposer avant de se blesser.Son regard laissait paraitre une sorte d' inquietude alors qu'il se posait sur les Vanirs décédés.

Comprenant la cause de son souçi Ghyl se rapprocha d'un des cadavres et le frappa sauvagement dans les cotes de son pied.

Se rapprochant de l'Aquilonien et du jeune géant il leur indiqua la direction approximative par laquelle il était venu, et commençant à marcher il les enjoignit de le suivre par un rale guttural qui semblait vouloir dire "Venez".

Titubant il se rapprocha de la clairière où se trouvaient les restes du chariot. Une faiblesse insidieuse l envahissait de plus en plus au fur et a mesure qu il se rapprochait du chariot détournant son regard des corps gisants dans la neige dont on ne distinguait plus que vaguement les formes.

Des images du passé ressurgissait sans cesse, tourbillonnants dans sa tête, le rendant ivre de tristesse, le faisant tituber comme un ivrogne.

Il sentit alors une grande main ferme se poser sur son épaule et se retournant croisa le regard compatissant du cimmérien, celui-ci lui adressant des paroles réconfortantes alors qu’il baissait sa grande carcasse afin de lui offrir le soutien de son large dos.

Blotti contre le large dos il se laissa enfin emporter par la fatigue et les émotions, sombrant dans un puits de néant qui le vida comme une éponge.
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MessageSujet: Re: Naissance dans le Froid   Naissance dans le Froid Icon_minitimeMar 29 Jan - 16:02

C’est ainsi qu’il rentra dans le campement des Loups, juché sur le dos de Fearghal alors que celui-ci le déposait dans une tente.

Son passage chez les Loups fut assez court que l’on en retienne qu’il n’était pas prêt aussi bien physiquement que psychologiquement. Les membres des Loups étaient tous des guerriers aguerris ayant l’expérience des champs de bataille et Ghyl portait encore en lui les séquelles physiques et mentales des derniers évènements majeurs qui avaient entraîné la perte de sa famille.
Avec du recul la confrontation avec Maelo avait été positive lui montrant à quel point il n’était qu’un membre égaré d’une harde déjà formé et opérationnelle.

C’est ainsi qu’il avait quitté les Loups en haut de la falaise pour se construire et c’est vers les jours à venir qu’il se tourna prêt à affronter son futur
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